Nous avons adressé un recours gracieux contre la délibération n°2024-2300 du conseil de la Métropole de Lyon concernant l'aménagement de la Voie Lyonnaise 12 (VL12).
Nous demandons le retrait de cette délibération pour plusieurs raisons :
La métropole n’a pas respecté l'article L. 122-1 du code de l'environnement : le projet des Voies Lyonnaises aurait dû être considéré comme un projet unique et soumis à une étude d’impact environnementale globale.
Aucune étude d’impact exhaustive et détaillée n’a été réalisée, les chiffres annoncées ne sont basés sur aucune étude sérieuse et le niveau d’évaporation de 60% du trafic à Saint-Just n’est pas expliqué, pas plus que les reports de trafic qui en découleront. En résumé, comment les habitants de la métropole et des environs vont se rendre sur leur lieu de travail n’intéresse pas nos dirigeants métropolitains.
La métropole commet une erreur d'appréciation manifeste : le tracé retenu est contraire à l'intérêt général, notamment à cause de la fermeture de la Montée du Chemin-Neuf, de la transformation de la rue de Trion en vélorue, et du passage à sens unique d'une portion de la rue de l'Antiquaille.
La décision de la Métropole est entaché d’un détournement de pouvoir : l'objectif affiché de développer l'usage du vélo a été dévoyé pour contraindre fortement la circulation automobile, et rendre difficile voire impossible l’accès au centre de la ville.
Nous avions identifié de nombreuses irrégularités dans la concertation préalable : manque de transparence, chiffres restitués faux, votes anonymes, votes multiples d'une association pro-vélo, participation suspecte d'employés de la Métropole.
Nous demandons une nouvelle consultation impartiale, basée sur un projet qui sera né dans le dialogue, nous sommes fatigués de n’être point entendus.
Les associations J'aime Montchat et J'aime Monplaisir ont chacune déposé un recours similaire, portant sur les manquements globaux de la délibération VL12, et insistant sur les impacts locaux, comme les accès aux 9 hopitaux ou centres de soins du secteur de Rockefeller, qui seront gravement perturbés par la mise à sens unique de l'avenue Rockefeller.
Faut-il attendre un fait-divers dramatique pour que la Métropole nous écoute ?
Faut-il attendre la disparition de tous les commerces de l'avenue des Frères Lumière et de la rue de Trion pour que la Métropole nous écoute ?
14 associations (dont Touche pas à Saint-Just et à ma Colline) ont travaillé ensemble pour co-signer une lettre ouverte dont la diffusion élargie a débuté ce jour.
Les associations et collectifs signataires de cette lettre ouverte constatent toutes qu’elles n’ont pas bénéficié, à ce jour, d’un dialogue constructif entre les élus en charge de la voirie et des mobilités de la Métropole de Lyon et de la Ville de Lyon, d’une part, et ses habitants, d’autre part, et ce, en dépit de leurs efforts constants et répétés depuis de longs mois.
Face aux risques importants que certains projets d’aménagement de la voirie sont susceptibles de faire courir à l’économie locale, à l’attractivité de la Métropole, à la vitalité des quartiers et à la qualité de vie des habitants en raison de la dégradation prévisible des conditions de déplacement dans la Métropole, nous appelons à renouer avec l’esprit de concorde sans lequel les besoins et aspirations des habitants ne peuvent être réellement pris en compte.
A nouveau, la Métropole veut passer en force avec un scénario 3 qui a simplement gommé les délires infaisables de la rue de Trion et qui confirme la volonté, au-delà des pistes cyclables, de perturber au maximum toute circulation dans Saint-Just et vers le centre-ville.
Mme Nadine Georgel, Maire du 5e arrondissement, déclare au Progrès le 22 février 2024 :